4 MOIS 4 PAYS
De mars à juin 2019, 4 jeunes partent à la rencontre d'entreprises en Amérique latine pour comprendre le management et découvrir la culture étrangère

LE PROJET
Business Immesion c’est l’histoire de quatre copains qui ont décidé de s’intéresser à la culture d'entreprise en parcourant l’Amérique Latine pendant 4 mois et à travers 4 pays. Nous souhaitons rencontrer des professionnels en poste là -bas et retranscrire nos aventures à travers des articles ainsi que des photos. Nous nous engageons à promouvoir les nouvelles formes de pratiques managériales et à mettre en avant l’utilité de ces dernière ainsi que leurs importances. Notre objectif principal est de revenir avec un réseau de professionnels à destination des étudiants de Kedge mais aussi des professionnels français qui pourront nous suivre sur notre page Linkedin .
Aussi vous trouverez une rubrique photo qui illustrera notre voyage avec des photos de notre quotidien. Enfin nous partagerons nos aventures, anecdotes et conseil pour voyager à petits budgets.
ARTICLES COSTA RICA
L'exemple Costaricien

LE COSTA RICA TOURNE À 100% AVEC DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Logé dans la forêt tropicale entre le Nicaragua et le Panama, il existe un petit pays qui s'appelle le Costa Rica, connu principalement pour son chocolat, son café et sa nature pittoresque.
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Depuis quelques années, le Costa Rica livre un combat exemplaire sur le terrain des énergies renouvelables. En 2015, le gouvernement avait annoncé un plan pour parvenir à une compensation totale des émissions de carbone du pays en cinq ans. Et non seulement il a tenu sa promesse, mais il a aussi dépassé ses espérances.
En plus de l'annonce de son projet de construction de la plus grande centrale hydroélectrique d’Amérique Centrale, qui fournira de l’énergie renouvelable à 99,4 % de sa population, le Costa Rica avait dépassé en 2015 la barre des 99 % d’énergie renouvelable, en passant plus de 285 jours sans énergie fossile.
Le pays vient d’être désigné troisième pays le plus écologique au monde, juste après la Norvège et la Suède.

LES BONS PLAN POUR S'EXPATRIER AU COSTA RICA
On dénombre une vingtaine de filiales françaises implantées au Costa Rica.Les grandes entreprises qui investissent dans les hydrocarbures sont aux côtés de celles assurant la distribution de matériel électrique, les travaux publics, les centres d’appels,… D'ailleurs, le Costa Rica est le premier partenaire commercial de la France en Amérique Centrale.
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Pour pouvoir travailler au Costa Rica il faut être en possession d'un visa. Cette demande se fait soit avant de partir, soit une fois arrivé sur le territoire, vous devrez solliciter une résidence temporaire puis un visa de travail.

PRODUCT
D’ici à 2021, les objets en plastique à usage unique auront disparu de l’ensemble du territoire costaricain, comme l’a annoncé le gouvernement aux Nations unies cet été.

PREMIÈRE IMMERSION AU COSTA RICA
Aujourd’hui nous avons rencontré une
Entreprise nommée Linda Vista située à Cartago, petite province en périphérie de San José. Elle intervient sur le secteur d’activité de la vente de semence de fleurs.
Linda vista est l’un des leaders mondiaux sur son marché. Le siège social se trouve à Chicago et possède 3 sites au Costa Rica.
Alphonso est un costaricien en charge du service financier de Linda Vista depuis 2 ans maintenant. Il nous a reçu aujourd’hui dans la ferme la plus importante de l’entreprise.
Après nous avoir fait la présentation de l’organigramme de la société, nous avons pu remarquer que celle ci était hiérarchisée et sectorisée par services :
Production, Import-export, Achats et Administratif qui comprends 3 différents pôles : Comptabilité, Finance et Ressources Humaines.
Pour se démarquer des concurrents locaux en terme de recrutement de main d’œuvre, l’entreprise propose un emploi du temps attractif pour ses salariés.
La journée débute à 6h du matin pour se terminer au plus tard à 16h. Cela permet aux employés d’avoir du temps libre l’après-midi et profiter de leur famille à laquelle ils sont très attaché.
Afin d’éviter un turnover fréquent , la société propose davantage de jours de congé en fonction de l’ancienneté du salarié. Ceci permet de les fidéliser.
La totalité des salariés est composée de Costariciens et contribue à l’économie locale .
Horizon 2030 l’entreprise souhaiterait moderniser ses équipements grâce aux nouvelles technologies et obtenir une certification MPS. Le projet étant de rénover les anciennes serres avec des nouveaux matériaux plus écologiques.
L’essentielle partie des contrats proposés étant des CDD, l’entreprise propose un salaire hebdomadaire de35$ par jour. Leur point de différentiation est de proposer le salaire minimum pendant 6 mois. Toutefois, passé cette période, le salarié se voit proposer une augmentation conséquente.
Concernant le management, celui se rapproche sensiblement du style européen. L’organigramme fonctionnel met en évidence des prises de décisions descendantes à l’initiative du top management.
À la fin de l’interview nous avons pu appréhender le processus de pollinisation des fleurs qui permet d’obtenir 6 milliards de graines par an. Celles-ci vont ensuite être acheminées au siège puis vendues à l’international.

FRENCH PARADOX
En ce lundi 25 mars nous avons pu rencontrer Nicolas, associé fondateur de French Paradox.
Ancien étudiant de l’EM Lyon, il va jusqu’au bout de son projet de fin d’étude et monte avec sa camarade une entreprise d’import de vin français au Costa Rica.
Pourquoi le Costa Rica ?
Nicolas est tombé sous le charme de l’Amérique latine au travers ses différents voyages. Son étude de marché l’a poussé à choisir le Costa Rica. Le marché était encore à prendre. Le timing lui semblait parfait.
Pourquoi le vin ?
Sa camarade, maintenant associée est issue de ce milieu et passionnée par le vin français. La possibilité de pouvoir exporter du vin a l’étranger lui semblait naturel.
À la suite des démarches administratives, son affaire voit le jour en mai 2008 mais se rend compte très vite que la vente seule de vin français ne fais pas le bonheur des Costaricain (seulement 5% du marché local). Il est donc obligé de se diversifier en vendant des vins argentins et chiliens pour générer suffisamment de chiffres d’affaires.
Pour reprendre ses dires « il est préférable de s’adapter au marché local en vendant des vins dont la population a l’habitude de consommer. Une fois le commerce profitable et que les ventes se stabilisent, il est intéressant de diversifier son activité pour ouvrir un nouveau marché, en important du vin français par exemple ». En somme, si c’était à refaire, les deux associés feraient les choses dans l’ordre, bien que leur affaire soit une vraie réussite.
Pourquoi le vin français est-il difficile à vendre au Costa Rica bien qu’il soit reconnu comme l’un des meilleurs ?
Tout d’abord le goût. Le palais des Costariciens n’est pas habitué à ce goût qui leur déplaît au premier abord. Le vin français est complètent différent du vin vendu au Costa Rica. Aimer le vin français passe par une adaptation du palais des consommateurs.
Le deuxième facteur porte sur le packaging. L’étiquette d’un vin français peut nous paraître élégante et simple. Pour un costaricien, c’est complètement différent. Elle est trop sophistiquée et porte trop d’informations. Ici encore, c’est une question d’habitude.
Alors à votre avis, quel vin se vend le mieux au Costa-Rica ?
Le médoc. Ces vins correspondent au mieux aux saveurs connues des Costariciens car ce sont les mêmes cépages dans les vins issus du médoc, que les vins d’Amérique du sud consommés au Costa Rica.
Le vin le plus vendu par l’entreprise est un vin du médoc, fort, à l’étiquette épurée.
Le Bourgogne par exemple, aussi bon soir il, représente une infime part des ventes de l’entreprise.
L’activité de French Paradox se base essentiellement sur la vente de vin auprès des restaurants et des hôtels de la région (60% de son chiffre d’affaires) . L’autre partie étant consacrée à la vente en boutique.
Tout au long de l’année, l’entreprise organise des Afterwork hebdomadaires permettant de réunir les amateurs de vin de la région, se rapprocher de sa clientèle, travailler son image de marque et partager le goût pour les produits français.
Selon son expérience personnelle, Nicolas nous met en garde concernant le choix de ses employés. S’adapter à la mentalité du pays est un facteur clé de succès. Les costariciens peuvent être parfois susceptibles. Le management directif n’est pas la bonne méthode à utiliser.
De plus il existe une certaine corruption qui n’est pas à négliger lorsque que l’on monte un commerce au Costa Rica. L’administration dispose d’un pouvoir important, sûrement trop important.

AU DÉTOUR D’UN SÉJOUR TOURISTIQUE
C'est à une vingtaine de kilomètres de San José que nous sommes allés à la rencontre de Florian, 34 ans, expatrié français et co-fondateur de Costa Rider Campervan.
Son parcours
9h du matin, dans la campagne de San Josė, derrière un grand portail sans enseigne cachant plusieurs vans et un bus, nous faisons la connaissance de Florian.
Cet actuel chef d'entreprise était destiné à travailler dans la branche industrielle de la chaudronnerie après l'obtention de son diplôme en France. C'est après la vente de sa voiture et 5 000€ en poche que Florian a choisi de monter un hôtel au Cambodge.
Son affaire est fleurissante mais il ressent le besoin de monter une société de location de campervans au Costa Rica. Il réalise au détour d'un séjour touristique que ce service n'existe pas lorsque lui prend l'envie de parcourir le pays en campervans.
Après avoir réalisé un business plan, son esprit entrepreneurial et son goût de l'aventure l'ont incité à saisir cette opportunité de développer un nouveau marché au Costa Rica . C'est tout naturellement qu'il revend son affaire au Cambodge et monte avec son associé une entreprise de location de campervans à côté de San José.
Cela fait maintenant 5 ans qu'il exerce cette activité. L'entreprise compte en plus des deux associés français, un stagiaire et un technicien local pour gérer les 12 Camper-Van. Sa principale clientèle concerne les touristes français en quête de découverte d'une faune et flore unique.
Un campervan est un ancien autobus de 12 places. Il a été complètement repensé et aménagé par Florian pour le rendre totalement fonctionnel (cuisine, lit, jet d'eau). Il peut accueillir jusqu'à trois personnes et permet aux clients de réaliser le tour du pays et de profiter pleinement des activités locales, notamment les parc nationaux, plages et autres lieux insolites que l'on découvre au travers d'un goût prononcé pour l'aventure.
Aujourd'hui, toujours à la tête de ce business et estimant avoir atteint ses objectifs, Florian se cherche de nouveaux challenges.
"Vous avez la montre, nous avons le temps".
11h du matin, le soleil désormais à son paroxysme, nous décidons de nous réfugier sous la pergola afin de poursuivre le dialogue et d'en apprendre davantage sur le fonctionnement de l'entreprise.
Ici, il est possible de créer une société au Costa Rica et ouvrir un compte bancaire sans avoir la nationalité. La côté administratif est quelque peu plus léger qu'en France, mais nécessite plus de temps. C'est après deux années d'activité que Florian a pu finaliser l'ensemble des papiers administratifs.
Toutefois, les lois concernant l'obtention d'un visa et/ou de la nationalité se renouvellent très régulièrement et tendent à se renforcer au regard d'une immigration de plus en plus importante.
Comme le résume Florian, les costaricains travaillent à leur rythme. Ces derniers travaillent 45h par semaine, 6/7 jours avec une semaine de congé par an, mais leur productivité n'est pas le reflet de leur volume horaire. Le salaire moyen est de 900$ brut par mois. Celui-ci est relativement bas en raison de la forte immigration de nicaraguayens travaillant pour un faible salaire.
Florian exerce un management complètement différent de celui en France. Son technicien a carte blanche quant à ses horaires de travail. A lui de gérer son temps et accomplir le travail en temps utile. Sa charge de travail est très irrégulière, elle dépend des saisons et de l'activité des touristes.

DOUCE FRANCE, CHER PAYS DE MON ENFANCE...
Certes la France est le pays de son enfance mais Alberto n'y retournerait pour rien au monde. « La France c'est fini, je n'y retournerai pas » nous a-t-il dit à peine avions nous déchargé nos valises à notre arrivée. Ce quadragénaire d'origine espagnole est le propriétaire du Bambutel à Puerto Viejo (petit village situé sur la côte caribéenne non loin de la frontière du Panama).
Après avoir passé son enfance dans le quartier difficile de la Paillade à Montpellier, Alberto suit une formation de CAP cuisine. Son goût prononcé pour les voyages et la recherche de son indépendance le conduisent à passer une bonne partie de sa vie à l'étranger notamment en Italie, à l'île Maurice et en Guadeloupe. C'est alors au Costa Rica qu’il semble avoir trouvé son havre de paix puisqu'il y vit depuis 14 ans sans avoir l'intention de partir. Ses voyages lui ont permis de devenir polyglottes et depuis peu il a acquis sa troisième nationalité (Française, Espagnole et Costaricienne).
A son arrivée au Costa Rica, il commence à travailler en tant que cueilleur de bananes. Par la suite il obtient un poste de responsable dans l'hôtel ou il fera la rencontre de son bras droit actuel Hannibal.
Pour Alberto, réussir au Costa Rica passe obligatoirement par le réseau. Il est indispensable et est synonyme de gain de temps et d’argent. Sans cela, le champ des possibles est nul et sa conversion en chef d’entreprise ne se serait jamais réalisée. Toutefois, le réseau n’est pas comme on pourrait l’entendre dans l’hexagone. Il relève ici des services et des bons plans entre locaux : « la démerde ».
C'est dans l'achat et la revente de terrains qu'Alberto acquiert finalement le capital nécessaire (environ 100 000 €) pour mettre en place son projet personnel de création du Bambutel.« En France avec 100 000 € j'aurais seulement pu ouvrir une baraque à frite devant un lycée » nous confit-il en souriant. Aujourd’hui, son affaire d'après lui se chiffre à près d'un million d'euros. Son véritable souhait à long terme est de transformer ses petites maisonnettes en hôtel privé plus haut de gamme.
« J'ai été employé toute ma vie donc je sais traiter avec respect ceux qui travaillent pour moi », nous répond Alberto suite à notre questionnement quant au management qu'il pratique. Ses employés semblent satisfaits de leurs conditions de travail, pour cause, deux d’entre eux ont quitté leur ancien emplois pour répondre à sa proposition.
Au Bambutel la vie active commence tôt le matin, environ 6h. Les employés ont une totale liberté et indépendance dans leur tâches. C’est une relation basée sur la confiance.
Pour conclure nous pouvons noter qu'Alberto entretient la même relation avec ses clients et ses employés. C'est une personne accessible, à l'écoute, disponible et surtout très souriante.

RENCONTRE OPPORTUNE AVEC HANNIBAL ANCIEN GARDE DU CORPS DU PRÉSIDENT COLOMBIEN
Originaire de Cartagena en Colombie, Hannibal avait pour vocation de devenir garde du corps. A 18 ans il entame cette formation, obtient son diplôme à 20 ans et devient garde du corps du président colombien César Gaviria Trujillo.
Les temps sont durs et la Colombie traverse une période sombre. En effet, le plus célèbre narcotraficant Pablo Escobar fait régner la terreur dans le pays ; le bruit des bombes rythment le quotidien des habitants de Bogota.
Hannibal décide alors de s’engager dans les commandos pour faire tomber celui qui persécute son pays. En 1993, Pablo Escobar meurt sous les balles de Hugo Aguilar, anciennement chef du commando de persécution qu’Hannibal avait rejoint. Le réceptionniste du Bambutel nous montre fièrement avec son smartphone les articles qui appuient ses propos.
Par la suite, il arrive un peu par hasard au Costa Rica pour y trouver sa rédemption et s’éloigner de son ancien quotidien trop usant. Il devient réceptionniste de l'hôtel où il fait la rencontre d'Alberto. Très vite une forte relation s'installe entre eux et Alberto lui propose de venir travailler pour lui, ce à quoi il répondra favorablement.
Aujourd'hui Hannibal est un homme de 47 ans qui aime les choses simple de la vie comme marcher sur la plage ou bien aller pêcher. Il semble usé par sa vie passée et se satisfait très bien de sa situation professionnelle actuelle. Concernant le management, on peut noter que la notion de respect est très importante.

RENCONTRE AVEC ALVARO, ANCIEN EXCHANGE STUDENT DE KEDGE BS
Il y a un an, nous faisions la rencontre d'Alvaro pendant un cours de Marketing International.
Aujourd’hui c’est à nous de venir à lui, dans sa ville natale qu’est San José afin d’en apprendre plus sur lui, son travail, son pays.
Alvaro est un « tico » de 30 ans qui a effectué sa dernière année d'étude à Bordeaux. C’est grâce aux recommandations de son entreprise Publicis qu’il part un semestre à Kedge Bordeaux afin de compléter son parcours académique.
Alvaro nous explique que Publicis ne s'est pas implanté au Costa Rica par hasard. En plus de la main d'oeuvre moins chère que propose le Costa Rica, le gouvernement a créé une "zone franche" pour attirer les entreprises étrangères. Dans cette zone, les entreprises sont exonérées de toutes taxes.
Chez Publicis Alvaro travaille au département de la comptabilité. Il est payé 3500$ par mois pour travailler 48h par semaine (samedi inclus). D’après lui, en France, un employé ayant le même poste serait payé le double.
L'ancien Kedgeur nous informe malheureusement que le poste qu'on lui a attribué est du à une suppression de poste en France. Mais il ne se sent pas à l'abri pour autant : « Il faut qu'on fasse le travail sinon ils le feront à notre place en Inde » nous dit-il en souriant.
Ses horaires de travail sont rudes étant donné que le siège de Publicis est à Paris, il est obligé de palier au décalage horaire avec la France (soit 7h) et donc de commencer sa journée à 3h du matin.
Par ailleurs, Alvaro doit compléter ses formations car ses employeurs français ne croient pas suffisamment en la qualité de ses diplômes obtenu au Costa Rica. Une semaine après notre entretien, Alvaro est parti suivre une formation de deux semaines dans l'agence de Publicis basée sur les Champs Élysées à Paris.
Au Costa Rica, il travaille au sein d'une équipe composée de plusieurs managers dont il fait parti ; il a sous ses ordres une trentaines d’employés et pratique un management plutôt délégatif, le plus commun au Costa Rica. A contrario, ses associés managers se montrent plus méfiant face aux employés.
Aussi, Alvaro nous apprend que le turnover est très fort dans son agence et dans le pays. Pour lui, les costariciens ne veulent pas avoir de supérieurs et cherchent à être indépendant.
Les employés sont sensibles et susceptibles. La clé du management réside dans la relation du manager et de ses employés. Les salariés n’ont pas de mal à poser leur démission si quelque chose ne leur plait pas dans leur travail. C’est pourquoi il faut veiller à leur bonne intégration dans l’entreprise.
Après avoir passé un moment riche avec Alvaro, c'est avec tristesse que nous lui faisons nos adieux, mais peut être serons nous amenés à le revoir lors d'une de ses visites dans l'agence de Publicis à Paris.
Pura vida Alvaro
PAYS VISITÉS







ARTICLES PANAMA

RENCONTRE D'UNE ÉQUATORIENNE À CASCO VIEJO
C'est au coin d'une rue du célèbre quartier Casco Viejo à Panama City que nous avons fait la rencontre de Paula. Cette équatorienne de 34 ans est arrivée depuis peu à Panama City.
Titulaire d'un doctorat en Chimie et Pharmacie elle commence à travailler pour Sur Chimica où elle y restera 2 mois. C'est finalement pour l'entreprise Pinturas Sur, spécialisé dans les peintures de maison, qu'elle jette son dévolu. Dans cette entreprise, Paula travaille en relation avec des laboratoires puisque son rôle est de contrôler les pigments de chaque type de peinture. Ainsi elle va pouvoir conseiller les clients sur le type de peintures à choisir pour les différentes surfaces qui sont présentes dans une maison. Toutefois son poste actuel n'est pas son premier choix de carrière. Elle a toujours rêvé être architecte d'intérieur mais son père, qui tient une pharmacie, l'a poussé à suivre la même voie que lui. C'est finalement par force de volonté et par le biais de son travail actuel qu'aujourd'hui, elle réussi à travailler en relation avec des architectes d'intérieur. Le siège "la Fabrica" de l'entreprise est basé à San José. L'implantation de l'entreprise dans de nombreux pays d'Amérique du sud permet à certains de ses employés de devenir mobiles et de déménager facilement. C'est le cas de Paola, qui a tout de suite sauté sur l'occasion pour venir travailler à Panama City. Son choix s'explique par le fait que les salaires sont plus élevés au Panama qu'en Equateur. De plus elle se sent plus libre de ses mouvements dans la nouvelle franchise malgré les nombreuses règles qu'elle doit respecter souligne-t-elle. Elle fait parti d'une petite équipe de quatre personnes avec un supérieur. Néanmoins elle travaille en autonomie et elle se rend seule voir ses clients. L'entreprise lui paye l'essence nécessaire dont elle a besoin et lui fourni même un téléphone de fonction. Elle travaille 8h par jour et fait des horaires similaires aux français (8h-17h). Un des autres avantages que lui octroie son entreprise est la rémunération d'heures supplémentaires. La relation entre les chefs et le employés est très bonne nous apprend l'équatorienne. Les salariés se sentent bien traités, et il y a une certaine facilité à prendre des jours de congés. Le gérant de la franchise a beaucoup d'employé mais il est aimable et sait rester accessible.

UN MODE DE MANAGEMENT PROPRE À LA CULTURE LATINO-AMÉRICAINE
Un mode de management propre à la culture latino-américaine.
Faire des affaires en Amérique Latine ou avec des partenaires issus de cette région exige de connaître les ressorts de la culture latino-américaine. Depuis plus de dix ans, l’Amérique latine se développe à un rythme soutenu aussi bien sur sa capacité démocratique qu’économique. Le continent attire de plus en plus d’entreprises européennes ainsi que leurs managers. Ces derniers doivent comprendre et s’insérer dans la culture locale afin d’appréhender au mieux leurs équipes et être efficace.
Les employés privilégient les entreprises où la distribution du pouvoir est égalitaire, les structures collectives sont fiables et le niveau de risque peu élevé. Les aspirations des employés et managers sont sensiblement identiques dans tous les pays d’Amérique latine mais il existe toutefois un décalage entre leur vécu et leurs attentes, excepté au Costa Rica où le vécu est évalué plus positivement. Ce décalage est le facteur d’un profond désir de changement, nullement aussi intense sur un autre continent.L’Amérique Latine se distingue par le fait que ales attentes sont plus élevées concernant les compétences des dirigeants : créer et partager une vision du futur, orienter la performance, travailler en équipe, faire participer.Le manager latino-américain se doit être charismatique, exigent pour lui et les autres, participatif et très humain. La dernier point marque la grande différence entre le manager européen et latino-américain, où il est attendu sur son empathie et sa sensibilité.Le climat entre un employé et son manager est cordial et apaisé. La pensée positive est impérative en évitant toute contradiction.
C’est avec de multiples rencontres de locaux costaricains, panaméens et colombiens issus de secteurs et niveau de responsabilité différents que nous pu construire cet article faisant l’état du management en Amérique latine.

PANAMA CITY
Lors de notre séjour au Panama nous avons pu rencontrer une famille française installée depuis peu à Panama City, capitale du pays et ville en pleine croissance. Elle nous a fait part de plusieurs informations que nous avons pu confirmer lors de notre séjour .
Le salaire minimum au Panama s'élève à 310 $US. Le Coût de la vie est relativement bas et les avantages fiscaux intéressants.
Panama attire également des expatriés du monde entier en raison des nombreuses opportunités professionnelles qu'elle présente dans différents secteurs. Ce sont les secteurs des services, de la finance, du commerce et du tourisme qui contribuent le plus à l'économie du Panama, sans oublier les activités maritimes du canal de Panama.
Par ailleurs, le secteur de la construction est en pleine croissance dans cette ville, attirant de plus en plus d'investissements étrangers. Depuis plusieurs années, les bâtiments, comprenant des gratte-ciels, des immeubles de bureau et hôtels de luxe font leurs apparition dans la capitale.
La forte présence d’écoles françaises de qualités a notamment attiré nos interviewés à venir habiter ici avec leurs deux enfants.

BIENVENIDO A LA CASA, CM AMERICA GROUP
Aujourd'hui nous avons retrouvé Ines, une panaméenne de 25 ans, rencontrée il y a 3 ans à Buenos Aires. C'est avec grand plaisir qu'elle nous accompagne dans les locaux de l'agence de publicité qu'a fondé sa tante avec 3 autres collaborateurs il y a maintenant 15 ans. Les locaux se trouvent dans un des quartiers résidentiels de la capitale à 25 minutes du centre.
A peine étions nous arrivés sur le seuil de la porte, que nous nous sommes sentis attirés dans l'ambiance du monde de la publicité. Sur la porte d'entrée nous pouvons voir les figures des 4 collaborateurs peintes de façon burlesque.
Une fois entrés dans l'agence, Ines nous apprend que c'était la maison de sa grand-mère. Les pièces où elle jouait autrefois à cache-cache avec ses cousins étant petite, se sont transformées en bureaux modernes et en salles de réunions. Cela a une forte répercussion sur l'ambiance familiale de l'agence: "la agencia es como una casa"*
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Les 2 personnes invitées à participer à l'entretien sont Manuel et le directeur artistique Richard.
Manuel travaille depuis 10 ans au département "diseno y creatividad". Il n'était pas destiné à travailler dans la publicité mais son goût prononcé pour la rédaction et la photographie le conduit à se plonger dans cet univer. Cela fait maintenant 10 ans qu'il travaille dans ce département et semble satisfait de sa situation professionnelle. Il se sent bien au sein de l'entreprise et la publicité semble lui apporter l'apprentissage et la diversité intellectuelle qu'il recherche dans le métier qu'il fait.
En 15 ans d'existence l'agence a connu quelques changements. Elle a triplé ses effectifs et a changé de nom.
Elle ne s'est pas développée grâce à des campagnes, elle a plutôt préféré jouer sur son côté créatif qui est très important pour ce genre d'agence "la creatividad es una solucion de problema**" nous souligne le directeur artistique.
Concernant le management, les règles à suivre ne sont pas autant planifiées que dans les entreprises occidentales. L'agence de publicité utilise un management libéral, il n'y a pas d'horaire fixe et pas de service Ressources Humaines . Ce qui manque à l'entreprise c'est la venue de nouveaux clients, et la taille de l'entreprise entre en jeux. En effet, les potentiels clients sont plus attirés par des grands groupes déjà connus dans le milieu de la publicité.
Au Panama le turn over est très important et beaucoup de sociétés n'ont pas de culture d'entreprise. Une fois de plus nous sommes confrontés à cette problématique "Pourquoi le turn over est-il si important en Amérique Latine ?". A cette question Raymond nous répond que le caractère des gens peut se référer aux climats et aux saisons. Il sous-entend par là que les gens se sentent plus libre et vivent au jour le jour. En effet en Amérique latine les saisons ne sont pas distinctes comme en Europe et les températures ne varient pas beaucoup.
La Publicité a beaucoup changé avec le marketing digital et les demandes des clients se sont diversifiés. Les clients sont attachés à l'image de leur marque et il est difficile pour eux de changer. Certains clients préfèreront une publicité qui touche plus au visuel, tandis que d'autres se tourneront vers une publicité auditive qui passe à la radio (c'est le cas de la politique notamment).
Il est donc très difficile de cerner les goûts des clients et de réaliser réellement ce qu'ils recherchent. D'autant plus lorsqu'il faut switcher entre plusieurs projets en même temps. Manuel, tout comme d'autres employés de l'agence, peut passer plus de 8 heures sur un projet qui pourra être refuser en quelques secondes par un client insatisfait. C'est très frustrant et c'est un des côtés négatifs du métier. Malgré cela, pouvoir switcher entre plusieurs projets, permet à Manuel de combiner des éléments de plusieurs projets pour développer quelques chose de nouveau.
Cet entretient nous a appris que les agences de publicité sont à peu près similaires. Ils doivent souvent travailler dur, et se battre pour des projets pour lesquels ils sont en compétition avec d'autres agences. Mais ce que nous a le plus appris cet entretien, c'est le style de publicité opéré au Panama. Lorsque Manuel nous a montré sur son ordinateur des exemples de projets, nous avons pu constater que les publicités visuelles étaient beaucoup plus colorées qu'en France avec une pointe d’humour pour atteindre les consommateurs.
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*l'agence c'est comme une maison
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**La créativité solutionne les problèmes
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